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21/12/2020
Sandrine, 49 ans, 25 ans d’Auchan, licenciée abusivement pour insuffisance professionnelle après une « promotion » !
Les choses se sont enchainées de façon rapide et pour le moins effarantes.
Le 26 février 2019, son responsable écrivait dans l’entretien annuel : Il a fallu faire preuve d'adaptabilité pour continuer sur la dynamique forte qu'était la bascule des supermarchés (…) Sandrine a su faire face dans l'ensemble à ces évolutions. (…) Sandrine a su se montrer volontaire pour faire face au pic d'activité. (…) Sandrine a la grande qualité de persévérer afin d'atteindre la satisfaction de ses interlocuteurs. Cela génère habituellement une grande satisfaction côté client, au sens large. (…) Sandrine sait instaurer une bonne dynamique avec la préoccupation de bien faire. Il faut garder cette qualité qui est importante à bien des égards. (…) Sur le poste occupé en matériel, Sandrine a su être à la hauteur de ce qui était attendu. (…) C'est une des grandes forces de Sandrine d'avoir cette préoccupation de satisfaire ces interlocuteurs. (…) Sandrine sait se positionner en effet en mode écoute et apprentissage. Humble, c'est une qualité chez elle. Etc.
Elle venait de passer agent de maitrise, on lui avait confié une nouvelle mission. Quatre mois après, on lui mettait un PPA (plan personnelle d’amélioration) au motif qu’elle ne tiendrait pas sa fonction. Après quatre mois de PPA, elle fait un burn-out. Le médecin du travail déclare qu’elle doit impérativement se soigner. Elle sera en arrêt de travail pendant 10 mois.
Elle reprend en octobre de cette année, remotivée. En novembre elle est convoquée à un entretien préalable en vue d’un licenciement. Et en décembre elle est licenciée.
Le piège de sa promotion s’est refermé sur elle.
Le PPA ne l’a pas aidé, au contraire, débordée, en surcharge de travail, mal en point à chaque fin d’entretien hebdo, il l’a affaiblie, lui a fait perdre confiance en elle, a eu pour effet de dégrader ses conditions de travail et d’altérer sa santé psychique au point de faire un burn-out et de compromettre son avenir professionnel.
De son côté, Auchan, impitoyable, fait semblant d’ignorer le lien entre son arrêt maladie et le travail, alors qu’il a été destinataire de l’avis d’arrêt indiquant « burn out » établi par le médecin après scanner de la tête et autres radios, et ayant encore comme séquelle des spasmes de l’œil.
Sandrine a déclaré : « Je n’ai pas été bonne, j’ai été nulle… Je n’aurais pas dû accepter cette mission. Cette mission m’a affaiblie. J’avais vu la difficulté mais pas à ce point. J’ai perdu pied et le PPA n’a pas aidé, au contraire il m’a affaibli encore plus. La maintenance est un domaine qui ne s’improvise pas. Plusieurs personnes avaient déjà quitté parce que c’était trop dur. J’ai manqué de formation. J’ai travaillé 23 ans dans l’entreprise en réalisant mes missions parfaitement, mais là j’ai perdu pied. Quelqu’un de Lille m’a appris à remplir les tableaux, mais la mission était d’une autre dimension, je n’ai pas réussi malgré toute ma bonne volonté. Mais après mon arrêt maladie je suis revenue motivée. Je me suis toujours investie à fond pour cette entreprise. Les tableaux prenaient un temps fou, des choses m’ont été confiées en dehors de ma mission, puis des ajouts de régions qui ont augmenté le travail. Je devais travailler avec quelqu’un de très tatillon qui me rajoutait du travail. La formation sur les tableaux que j’avais eue, je savais déjà le faire, ce n’était pas très compliqué. Le reste était plus compliqué. Tout n’était pas bienveillant pour que je réussisse, et je ne suis pas parano. C’était vraiment douloureux pour moi. Je n’avais jamais vécu ça en 24 ans et pourtant j’ai connu des moments difficiles. Et là le coup de grâce avec ce courrier de licenciement… J’essaie de faire face mais c’est difficile… »
Auchan n’a pas respecté ses obligations légales sur la protection physique et mentale de cette salariée. Au contraire, il a provoqué sa maladie.
Auchan n’a pas respecté ses obligations légales en matière de formation : il doit assurer l'adaptation de ses salariés à leur poste de travail et veiller au maintien de leur capacité à occuper leur emploi. Ça n’a pas été le cas. Son plan de formation individuel et son PPA ne contenait aucune formation permettant à Sandrine de bien entrer dans ses nouvelles fonctions.
Ils lui reprochent de ne pas savoir bien gérer son temps, mais ne l’ont jamais inscrite à la formation pourtant existante… Ni son responsable, ni son DRH n’ont su répondre pourquoi.
Curieusement elle était agent de maitrise mais sur un forfait horaire d’employé. Pas très adapté pour l’autonomie et la gestion du temps…
Au final, on lui a même reproché de ne pas avoir contacté Alixio pendant son arrêt maladie, en pleine séquelles du burn-out, alors qu’elle n’était évidemment pas en état !
Elle ne souhaitait de toute façon pas entrer dans le PDV (plan de départs volontaires). Alors Auchan a utilisé une autre méthode…
Lors de l’entretien préalable, ce qui intéressait Auchan, c’était de savoir « comment elle se projetait ». Ca revenait en boucle…
Elle n’a pas donné la bonne réponse. Auchan espérait qu’elle se projette à l’extérieur, mais elle a répondu « dans l’entreprise ». Alors Auchan l’a jetée dehors !
Est-ce qu’on lui a proposé d’aller voir la bourse à l’emploi interne ? Non
De voir avec elle pour un repositionnement ? Non
Un bilan de compétence ? Non
Pourtant Sandrine a aussi la RQTH (reconnaisse de la qualité de travailleur handicapé) depuis une opération de hernie discale en 2002.
Les travailleurs handicapés peuvent bénéficier des aides du programme handicap pour faire un bilan de compétences par exemple "pour étudier les possibilités d'une nouvelle orientation professionnelle". D’ailleurs sur l’entretien annuel elle avait coché la case indiquant son souhait de faire un bilan de compétence. Mais ça non plus Auchan ne l’a pas respecté.
C’est Auchan qui l’a mise sur ce poste, c’est Auchan qui ne lui a pas donné les formations nécessaires pour s’adapter à son poste de travail, c’est Auchan qui l’a surchargée de travail et a utilisé le PPA comme outil de dévalorisation, c’est Auchan qui est responsable de son burn-out, mais c’est à Sandrine qu’on a fait porter la faute et à qui on a fait payer la note.
Evidement elle gagnera devant les tribunaux. Mais elle aura quand même perdu son emploi. Ça va être difficile pour elle d’en retrouver un autre, à son âge, vu la situation économique, et l’état de dévalorisation dans lequel Auchan l’a plongée.
Auchan provisionnera cyniquement les quelques milliers d’euros que ça lui coutera, en piochant dans les millions que reçoit l’entreprise au titre du Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi offert généreusement par l’Etat (donc au frais du contribuable).
Mais quel grand écart entre les beaux discours humaniste et social de l’entreprise et le traitement froid et implacable du cas de Sandrine.
Sandrine écrivait en février 2019 en conclusion de son entretien annuel avant de démarrer cette nouvelle mission qui lui a couté son emploi, 4 mois avant son PPA : « Je conclurai par le fait que je me sens de mieux en mieux dans mon entreprise (…). En espérant continuer longtemps l'aventure car ma motivation ne m'a jamais quittée jusqu'à présent, ça fait aujourd'hui 24 ans. En avant... ».
Le comportement de l’entreprise vis-à-vis de Sandrine est indigne et inadmissible.
Nous demandons l’annulation de ce licenciement et la réintégration de Sandrine.
14:04 Publié dans Actions syndicales | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : licenciement, ppa, handicapés, promotion, entretien individuel, charge de travail, risques psychosociaux, burnout, maladies professionnelles, temps de travail | | Facebook | |
04/12/2020
Compte rendu CFDT du CSE ARS/ARA du 26/11/2020
- mois d'octobre qui finit bien globalement
- des supers plutôt ok même si résultats un peu moins bons
- eCommerce se porte très bien (auchan.fr notamment)
- Les corners : le résultat est encore en cours d'analyse, et la situation actuelle particulière rend difficile l'éloquence vraie de cela.
2. Effectifs et absentéisme
- augmentation du turn-over en Exploitation (il faudrait avoir plus de détail pour analyser, non-fourni en l'état)
- plus fort taux d'arrêt en mars-avril, mais rappel, les "gardes d'enfant" étaient considérées comme :
- en mars-avril : arrêt maladie
- ensuite : travail partiel
3. Point de suivi du Plan de Départs Volontaires en cours (dont restitution de la CSSCT relative au suivi du PDV du 19 novembre 2020)
A date :
- 674 1ers RDV
- 334 dossiers déposés
- 138 1ers RDV pour la substitution, et 115 dossiers déposés pour la substitution
- 36 salariés encore actifs (en bilan professionnel, en fin d'accompagnement, ...)
- 372 départs (63 naturels, 309 dans le cadre du PDV)
- 48 postes encore à fermer (et les 28 catégories restant sont petites avec 1-2 postes)
- un bilan quantitatif en Commission de suivi PDV doit être fait le 10/12, avec restitution en CSE le 17/12
4. Echange sur la situation sanitaire des entreprises ARS et ARA
- on est tjrs bien en travail distant [et annoncé depuis lors comme la norme jusque fin janvier]
- le bâtiment Cimaise a été fermé, les équipe compta sont à Colibri
- un tour est fait par la sécurité pour vérifier le nombre de personnes, et si les personnes isolées ont bien un PTI
- mesures sanitaires renforcées (ex. : gel en plus notamment près des imprimantes)
- présence : entre 120 et 200 sur place (APPRO logistique, la Paye : acté comme devant être sur place)
- depuis le 15/10 : 17 cas positifs et 4 cas contact (nb, rappel : le collaborateur n'est pas obligé d'informer ...)
- en RMC, le tableau Drive est bien renseigné (rappel : il sert à déclarer les déplacements envisagés pour avoir l'autorisation), mais jamais validé par la DG. Donc les salariés viennent travailler quand même, mais donc gestion perfectible et pas à la hauteur de l'annonce.
- L'attestation permanente va être changée car désormais c'est jusqu'au 15/12.
5. Activités sociales et culturelles
- pas de repas de Noël, mais ligne budgétaire maintenue (3600 euros, à raison de 1 / personne précédemment), pour don à asso'.
- donc concrètement comme pas de contribution salariés, c'est le CSE qui décaisse
- Souhait de passer le budget commission location de 20 à 40k pour 2021 (récupération de ce qui n'a pas été dépensé en 2020).
7. Information et consultation sur la modification exceptionnelle des horaires de travail des équipes Comptables le samedi 9 janvier 2021
- Compte tenu du calendrier défavorable (02/01 : samedi), et pour conclure le plan comptable annuel (sur cadrage stock, ressources, rapprochement inter-société) : nécessité de ce travail le samedi 9/1
- 41 salariés (compta fournisseur, général, client) concernés
- créneau : horaires habituels des salariés
- vote : OK si respect effectif des bonnes conditions de travail
- Cependant alerte sur la situation tendue actuelle :
- ambiance de travail actuellement mauvaise au CSP (cause : PDV, surcharge)
- alerte sur l'organisation de la charge de travail au sein du CSP
Il y a notamment un accroissement du nombre de relances par les fournisseurs sur des factures pas encore payées, et le confinement chez les fournisseurs a aussi dégradé leurs envois de facture.
La direction de ce Centre affirme que tout est mis en oeuvre pour le bien être des salariés (hangouts journaliers dans chaque équipe, sensibilisation des managers d'être à l'écoute des personnes sensibles, re-communication des assistances (Humania, Médecine du travail, ...).
Pour toutes questions ou remarques, contacter votre représentant syndical CFDT au CSE :
Hugues
09:31 Publié dans Comité économique et social (CSE) | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : plan social, absences | | Facebook | |