19/08/2008
35H : la CFDT satisfaite des dispositions rejetées par le Conseil Constitutionnel
La CFDT a été auditionnée par le Conseil Constitutionnel dans le cadre de la saisine de parlementaires de l’opposition sur la loi « Démocratie sociale et Temps de travail ».
Si la CFDT a réaffirmé globalement son soutien à la première partie de la loi sur la démocratie sociale, elle a une nouvelle fois critiqué vivement les dispositions de sa deuxième partie sur le temps de travail.
Pour la CFDT, de nombreuses dispositions de ce texte portent atteinte à deux principes constitutionnels :
- D’une part, « la protection de la santé, la sécurité, le repos et les loisirs » des salariés. En effet, les dispositions de ce texte auront des conséquences redoutables en matière de conditions de travail.
- D’autre part, « le droit à la négociation collective ». La loi encourage le gré à gré entre l’employeur et le salarié au détriment des accords collectifs et en remettant en cause des accords signés antérieurement à la loi.
"Nous avons rappelé qu'une décision du comité des ministres du Conseil de l'Europe de mai 2005, avait estimé que la situation des cadres avec forfaits constituait une violation de l'article 2.1 de la Charte sociale européenne, et que la loi aggravait cette situation", a indiqué le secrétaire national CFDT, Hervé Garnier.
Le Conseil Constitutionnel a néanmoins validé la loi qui sonne le glas des 35 heures.
Celle-ci pourra donc, selon le gouvernement, s'appliquer à l'automne.
Mais le conseil a cependant jugé « contraire à la Constitution » deux dispositions :
- Une disposition supprimant toutes les clauses relatives aux heures supplémentaires dans les conventions collectives. Le gouvernement n'ayant pas démontré de « motif d'intérêt général suffisant » pour justifier cette disposition.
Le Conseil Constitutionnel a validé le renvoi de la fixation de la durée du repos compensateur aux accords collectifs sur les 35 heures, en demandant toutefois au gouvernement de préciser les critères en fonction desquels seront négociés ces repos.
- Deuxième disposition jugée inconstitutionnelle, celle sur les accords d’entreprise en cours. Leur suppression automatique, qui devait prendre effet à partir du 31 décembre 2009, ne sera plus obligatoire. Les entreprises auront donc le choix d’ouvrir ou non de nouvelles négociations.
La CFDT a salué les modifications apportées par le Conseil Constitutionnel tout en dénonçant le démantèlement des 35 heures qu'elle permet.
"La décision du Conseil Constitutionnel réduit d'une manière significative les prétentions gouvernementales sur la remise en cause des 35 heures", déclare Marcel Grignard, secrétaire national de la CFDT, dans un communiqué.
C’est loin d’être une victoire mais ces points sont essentiels.
Le retoquage de dispositions "particulièrement dangereuses" ne doit pas faire oublier qu'a été validé un texte "négatif pour les salariés comme pour les entreprises" dans son volet sur le temps de travail.
Le Conseil a confirmé que la disposition concernant les repos compensateurs générés par les heures supplémentaires "a un impact direct sur la santé et la sécurité des salariés, et qu'elle ne peut en conséquence être remise en cause par les employeurs hors un encadrement légal".
Les entreprises ne pourront pas faire disparaître le repos compensateur impunément au motif que d'autres entreprises le feraient : « Le Conseil Constitutionnel dit qu'il y a des limites à la concurrence sociale ».
Les 35 heures sont donc enterrées.
Si elles restent la durée légale du travail, et donc le seuil de déclenchement des heures supplémentaires, il est désormais possible d’y déroger par accord d’entreprise.
Chaque entreprise, sans plus avoir à demander l’autorisation de l’inspection du travail, pourra désormais déroger à ces obligations. Il lui faudra pour cela obtenir un accord approuvé par des syndicats représentant au moins 30 % des salariés et qui n’aura pas rencontré l’opposition de syndicats représentant 50 % de ces salariés.
Les heures supplémentaires ouvriront droit à une « contrepartie obligatoire en repos », dont les modalités seront également négociables dans chaque entreprise.
L’employeur pourra donc dépasser le contingent d’heures supplémentaires actuel (220 heures par an), mais sans excéder 10 heures par jour, 48 heures par semaine et 405 heures par an.
Pour les cadres au « forfait jour »
Ceux-ci pourront renoncer par « convention individuelle » à des jours de repos et travailler jusqu’à 235 jours par an, et même 282 jours en cas d’accord collectif dans l’entreprise.
A force de brandir les 35 heures comme un épouvantail, le gouvernement a oublié que certaines de ses modalités pouvaient être très populaires. Appliqué aux cadres dont la charge de travail est définie en «forfaits jours», le slogan «travailler plus pour gagner plus» n’a déjà pas grand sens, puisqu’au mieux les «jours supplémentaires» seront payés à 10% au lieu de 25%.
Lire interview sur nouvelobs.com de François Fayol, secrétaire général CFDT Cadres.
Voir également le communiqué CFDT.
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14/07/2008
Première fortune de France
Il y a quelques années le géant américain Wal-Mart avait proposé 100 milliards de francs pour racheter Auchan. Gérard Mulliez avait alors dit à ses associés : « si on vaut 100 milliards de francs aujourd'hui, dans sept ans on vaudra le double, alors on va attendre. »
Avec une fortune estimée à 21 milliards d'euros, La famille Mulliez bénéficie de la progression de 30%, à près d'un milliard d'euros, du résultat global d'Auchan, la principale marque de son « groupe ».
« Groupe » entre guillemets car le groupe Mulliez n’existe pas à proprement parler. La famille évite de se constituer en groupe, et aucune consolidation de chiffre d’affaires et de bénéfices n’est faite à ce niveau. Cela permet aussi d’éviter la consolidation de revendications syndicales.
L’ensemble familial est néanmoins estimé à près de 60 milliards de chiffre d’affaires.Avec maintenant 21 milliards € en 2008, l’augmentation de la fortune des Mulliez a donc été de 110% en 3 ans.
Ils ne sont d’ailleurs pas très contents de se retrouver en tête de ce classement.
La famille Mulliez n’aime pas faire parler d’elle, et n’aime pas trop le fisc non plus.
Les Mulliez s’étaient déjà quelque peu fâchés avec Jacques Chirac, qui avait toujours refusé de revenir sur l'ISF. La famille a d’ailleurs déménagé à Néchin en Belgique où la rue Reine Astrid a même été rebaptisée la rue Mulliez à cause du nombre de maisons qu’elle a fait aménager ou construire là près de la frontière à deux pas du siège.
En tous cas nous espérerons que ce nouveau bond de fortune permettra aussi de développer l’emploi et le pouvoir d’achat des salariés du groupe et des français en général.
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20/06/2008
«Touche pas à mes jours RTT», nous disent les cadres
Le gouvernement accélère de plus belle. Il a décidé de présenter le projet de loi réformant le temps de travail et le dialogue social selon la procédure d'urgence.
Concrètement, le texte ne fera donc l'objet que d'une seule lecture par chambre et devrait ainsi être adopté en juillet plutôt qu'à la rentrée.
En cherchant à mettre fin au «système des 35 heures» dans un acharnement idéologique et au mépris des partenaires sociaux, le Gouvernement et les députés de la majorité prennent le risque d’une grave remise en cause des équilibres actuels dans l’entreprise, tant pour les cadres et les autres salariés que pour les employeurs.
«Touche pas à mes jours RTT», nous disent les cadres, contrepartie d’un fort investissement au travail, qu’ils ne refusent pas, à condition qu’existe cet élément essentiel de l’équilibre vie personnelle-vie professionnelle, les jours RTT permettant respiration, prise de recul et implication dans la vie citoyenne.
Pourquoi et comment travailler plus quand on est déjà à la limite de sa capacité d’absorption de la charge de travail ?
Pour gagner plus ? La compensation, lorsqu’elle existe, sera vite absorbée dans la rémunération annuelle, comme l’a été la conversion monétaire des comptes épargne temps, fermant ainsi la porte à toute autre forme d’augmentation pérenne.
En complément, un article d'Alternatives Economiques :
Les 35 heures, bouc émissaire
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10/06/2008
Pour la défense des 35H à Lille le 17 juin
Il s’agit en fait d’une remise en cause des 35 heures et de tous les acquis qui protégeaient les salariés jusqu’alors. Plus de 60 articles du code du travail risquent de ce fait d’être modifiés.
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13/05/2008
Pour la défense de la retraite solidaire à Lille le 22 mai
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28/04/2008
La CFDT lance une enquête sur le stress au travail dans la région
La prise de conscience commence tout juste : «La pression économique augmente, explique Béatrice Druelle, responsable régionale de la CFDT. Dans les domaines qui ont le vent en poupe, comme les centres d'appels, le stress est endémique.»
Le stress n'est pas inclus dans l'évaluation des risques professionnels.
La CFDT vient donc d'entamer une collecte de témoignages dans les centres d'appels de plusieurs entreprises ciblées dans la région, dont Auchan et la CPAM d'Arras. Le but: «Rencontrer ensuite la direction avec, en mains, des propositions. Ça ne coûtera pas forcément plus cher», explique Béatrice Druelle.
Arnaud Laurent, directeur adjoint à la CPAM d'Arras, est sur la même ligne.
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25/02/2008
Formations "développement personnel"
Stéphane Haefliger
Sociologue, chargé de cours MBA-HEC, université de Lausanne
De leurs salariés, les entreprises attendaient autrefois qu’ils soient tout simplement présents. Désormais, elles exigent d’eux qu’ils se montrent transparents. Hier, c’étaient les corps et les mouvements dans les usines que Frédéric Winslow Taylor et Henry Ford traquaient. Dorénavant, ce sont les valeurs des collaborateurs, leurs croyances, leur intériorité, leur personnalité qui sont convoitées. Une évolution sociologique majeure. Sous l’influence du management postmoderne, la frontière entre la sphère privée et la sphère publique devient un enjeu de lutte historique (…)
Lors d’entretiens spécifiques (d’embauche, d’évaluation, de correction, de licenciement), les entreprises s’autorisent ce qui était interdit autrefois : interroger pseudo scientifiquement le collaborateur sur ses valeurs personnelles, son psychisme, son intimité. (…)
Le « soi » n’est plus uniquement à soi. Il est devenu terrain de conquête de l’entreprise. (…)
L’analyse transactionnelle (AT), la programmation neurolinguistique (PNL), le coaching centré sur la personne, l’ennéagramme (modèle empirique de la structure de la personnalité humaine articulé en neuf types) meublent tous les catalogues de formation des entreprises, même les plus conservatrices et les plus frileuses. (…)
Sont également légion les stages de psychologie de la réussite, de méditation, de libération d’énergie positive, de futurisation, de management de soi-même, d’assertivité (affirmation de soi), de gestion des conflits, d’identification des croyances " limitantes ".
Le management postmoderne est résolument un " psy-management ". Il est devenu évangélique.
Les cours proposés ne poursuivent donc plus de banals objectifs de formation, mais bien des objectifs de transformation de l’individu. Rappelons pour mémoire – cum grano salis – que formation et performance partagent la même racine étymologique. " Enrichir le vécu des collaborateurs, développer leur écoute, stimuler leur créativité "... autant de nobles objectifs poursuivis par les managers contemporains.
Les salariés ne sont évidemment pas dupes de ce mouvement pervers. Ils comprennent aisément que ce management relève d’une stratégie destinée à “ mettre les individus au travail, les contrôler, les prendre au piège de leurs propres désirs, les manipuler, les séduire ”. La plupart savent très bien déjouer les stratagèmes et opposer des tactiques résistantes à cette transparence nécessaire et à ce dévoilement obligé. Ils sentent intuitivement que ce management vise à abolir la distance entre le travailleur et l’entreprise et tente d’engendrer l’adhésion aux valeurs des organisations. Ils ne désirent pas suivre des cours de management de soi-même, ni enfin être psychanalysés sur leur lieu de travail. Ils savent pertinemment que l’entreprise ne leur offre pas un cadre de protection suffisant pour tout dire, tout montrer, tout dévoiler et donner accès à leur employeur au plus précieux d’eux-mêmes : leur identité de femme ou d’homme.
Origine : Le monde diplomatique
Voir également la question CFDT au CE du 25/01/08 concernant des contenus de formations quelque peu particuliers
Et la question au CE du 25/04/08
12:25 Publié dans Infos générales | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : formation, management, développement personnel | |
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30/10/2007
Auchan prévoit une baisse de 10% de son bénéfice net en 2007
Le président du groupe de distribution Arnaud Mulliez dénonce les hausses de tarifs exigées par les industriels et réclame une véritable rupture dans les règles régissant les relations industrie-commerce
Le groupe de distribution Auchan France, qui enregistre une baisse de sa rentabilité depuis 2004, devrait voir son bénéfice net reculer de "plus de" 10% cette année, a prévenu son président Arnaud Mulliez, dénonçant les hausses de tarifs exigées par les industriels.
"Nous prévoyons une baisse supérieure à 10% de notre résultat net cette année" en France, a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse sur la réforme de la loi Galland. "Notre rentabilité baisse depuis 2004", a ajouté Philippe Baroukh, directeur général de Auchan France.
"Si on a de la croissance on pourra jouer sur nos marges et faire baisser les prix. Il faut déverrouiller ce pays, oxygéner le commerce", a lancé Arnaud Mulliez, en réclamant une libéralisation de l'urbanisme, l'ouverture dominicale et la possibilité de vendre des produits pharmaceutiques et de la parfumeries de grandes marques.
Les distributeurs et industriels avaient signé en 2004 un accord qui prévoyait des baisses de prix sur les produits de grandes marques. La déflation s'est accélérée début 2005, après une première réforme de la loi Galland sur la revente à perte qui accorde une plus grande liberté aux distributeurs pour baisser leur prix. Cependant, les distributeurs n'ont de cesse de dire que ces baisses s'effectuent au détriment de leurs marges, car les industriels continuent d'augmenter leurs tarifs.
Plusieurs industriels, dont le géant agroalimentaire Danone, ont d'ailleurs annoncé des hausses de leurs tarifs de plus de 10% d'ici fin novembre, en raison de la flambée des cours des matières premières agricoles.
Ils menacent de ne pas livrer si les hausses de prix qu'ils réclament ne sont pas acceptées tandis que certains distributeurs brandissent le spectre du déréférencement.
(source AFP)
19:20 Publié dans Infos générales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marges, bénéfice, Galland | |
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27/08/2007
Avis sur les heures sup'
CFDT, CFE-CGC et CGT s'opposent aux mesures sur les heures sup'
Les confédérations syndicales de salariés CFDT, CFE-CGC, CGT se prononcent contre le projet de loi prévoyant la défiscalisation des heures supplémentaires et des allègements de cotisations sociales.
Ces mesures, qui peuvent paraître séduisantes pour certains salariés représentent un coût de plusieurs milliards d’euros qui sera supporté par l’ensemble de la collectivité. Elles vont accroître les inégalités et ne garantissent pas de retombées positives pour l’emploi.
Certes une partie des salariés va bénéficier d’une augmentation du pouvoir d’achat. En revanche, ce ne sera pas le cas pour la majorité d’entre eux, l’activité de leur entreprise ne permettant pas la réalisation d’heures supplémentaires.
De plus pour les bénéficiaires, les dispositions sont inégalitaires notamment entre les temps pleins, les temps partiels et les salariés au forfait jour. La réduction d’impôt sur le revenu ne bénéficiera pas aux salariés non imposables.
Enfin, les lourdes conséquences en matière d’organisation du travail sont largement ignorées. La dénonciation des accords existants, la désorganisation et la remise en cause de la qualité du travail sont autant de risques prévisibles.
Pour toutes ces raisons, les organisations syndicales CFDT, CFE-CGC, CGT voteront contre ce projet de loi lors de la consultation des conseils d’administrations des caisses de sécurité sociales et tiennent à exprimer leur mécontentement quant à la manière dont les confédérations ont été consultées.
Déclaration commune CFDT, CFE-CGC, CGT © CFDT
Intervention de François Chéréque Secrétaire Général CFDT :
Oui, la CFDT veut que les salariés puissent travailler plus, mais qu'ils puissent travailler tous.
Oui, la CFDT veut que les salariés gagnent plus mais pas seulement une poignée d'entre eux.
Non, la CFDT n'est pas contre les heures supplémentaires, elles sont une réalité et une nécessité dans certaines entreprises.
Nous sommes contre ce grand banquet des heures supplémentaires auquel ont fait croire que tous les salariés sont conviés pour gagner plus, alors qu'il y aura peu d'élus et beaucoup de déçus.
Car nous le savons, les heures supp ce n'est pas le salarié qui les décide.
21:05 Publié dans Infos générales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : heures supplémentaires | |
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